Les faits auraient dû lui sauter aux yeux. Elle n'était pas la forteresse qu'elle se plaisait tant à jouer. En fait, elle n'était qu'un tas de miettes, un simple témoin de sa vie. Et elle laissait les autres se saisir d'elle comme si cela leur revenait de droit. N'allez pas croire qu'ils abusaient cruellement d'elle; elle était parfaitement capable de se faire victime d'elle-même.
Elle n'avait jamais existé. Elle s'était plu à vivre à travers les autres et à se faire aimer de certains d'entre eux. Or, jamais n'avait-elle conquis, non, jamais n'avait-t-elle risqué ne serait-ce qu'une once de fierté, cette armure qu'elle brandissait démesurément. Aucun effort à faire, ni risque à prendre. Elle ne cueillait que ce qui venait à elle; c'était moins menaçant.
Bref, sa vie était d'un statisme désolant.
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